Pourquoi le Cockpit ?
Le Cockpit, c’est l’avant de l’avion, c’est la tête de l’avion, la partie qui commande. C’est précisément l’intérêt de cette newsletter, former ceux qui commanderont, qui seront aux commandes d’un avion, qui seront responsables de beaucoup d’actifs. Effectivement, sur le pilote repose la grande majorité des responsabilités, il doit donc avoir une connaissance aiguë de ses actifs et de l’environnement dans lequel il évolue.
Être à l’avant, c’est aussi être le premier à faire face à des obstacles et donc à devoir y réagir. Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’être proactif, de ne pas tout attendre d’un diplôme, d’une école, mais de se former par soi-même et d’apprendre en formant les autres.
Notion finance : le WACC
Qu’est-ce que le WACC ?
Le WACC, Weighted Average Cost of Capital (CMPC - Coût Moyen Pondéré du Capital) est un indicateur d’aide à la décision utilisant la rentabilité d’un investissement pour déterminer de sa pertinence par rapport au coût de son financement.
Les entreprises peuvent se financer de deux manières différentes : en demandant de l’argent à des investisseurs (capitaux propres) ou aux banques (emprunts). Chacun de ces deux modes de financement a un coût. Le coût des capitaux propres est la rentabilité attendue par les investisseurs et le coût des emprunts bancaires est le montant des intérêts.
Plus le WACC est élevé, plus la rentabilité est faible et vice-versa.
Le WACC se calcule de la manière suivante :
Le WACC en pratique :
Mettons une entreprise A, souhaitant investir 250 000 euros dans un nouvel actif, générant des cashflows sur 10 ans (sur le modèle 35 - 117 - 28 - 30 - 45 - 20 - 35 - 39 - 25 - 35 k€). La somme des cashflows est donc de 409 000 euros.
Admettons aussi que son capital représente 1 000 000 d’euros dont 750 000 euros de fonds propres et 250 000 de dettes. Le taux d’imposition est de 33%.
Etant donné que les investisseurs attendent un rendement de 14,5% et que le coût de la dette est de 7%, le CMPC est de 12,05%.
La Valeur Actuelle Net de cet actif est donc de 618,17 €.
⚠️ Pour calculer le discounted cashflow, il ne faut pas réduire le cashflow de 14,5% puissance n mais revenir à la valeur qui demande une augmentation de 14,5% pour atteindre le montant du cashflow. Ce montant est le cashflow réel, auquel a déjà été enlevé le coût du capital.
Le coût du capital augmente donc au fur et à mesure des années car chaque année n prend aussi en compte le coût du capital de l’année n-1 qui elle même prend en compte le coût du capital de l’année n-2. C’est une simulation. En réalité, le coût du capital est bien proportionné. Cependant, cela permet de se rendre compte que plus l’actif dure dans le temps, plus il est nécessaire de financer les capitaux.
Pour mieux comprendre ce phénomène, admettons que l’entreprise B finance un actif de 300 000 € et reçoive un cashflow de 350 000 € l’année 1. L’actif est remboursé, le coût du capital est faible car les intérêts ne sont payés qu’une année. Au contraire, si une entreprise C achetant le même actif ne reçoit son premier cashflow que l’année 10, alors aura dans tous les cas dû payer les intérêts (WACC) des années précédentes. Sa NPV sera bien inférieure car son coût du capital sera lui bien supérieur. Même un cashflow de 500 000 € l’année 10 pour C rendrait un discounted cashflow inférieur à celui de B.
Afin de mieux comprendre ces mécanismes, abusez de cet outil pour le WACC et de celui-ci, sur le même site, pour la NPV.
L’analyse business
Le scandale 1MDB, plus grand scandale financier de l’histoire ?
1MDB (1Malaysia Development Berhad) est une société malaisienne détenue à 100% par le ministre des Finances créée en 2009 par Najib Razak en vue de conduire des projets de développement stratégique à long-terme dans le pays. Ainsi, la société se concentre sur les projets des secteurs de l’énergie, de l’immobilier, du tourisme et de l’agro-industrie.
En 2015, Najib Razak, alors Premier ministre, est accusé d’avoir détourné plusieurs centaines de millions d’euros (2,67 milliards de ringgits - 560 millions d’euros) vers des comptes personnels.
En réalité, au fur et à mesure des enquêtes, de nombreuses fraudes sont découvertes. Celles-ci impliquent des acteurs du monde entier comme Goldman Sachs ayant été rémunéré par 1MDB des centaines de millions de dollars pour avoir organisé une émission d’obligations de 6,5 milliards de dollars.
Enfin, d’autres complices, proches de Najib Razak, dans le monde entier, sont accusés d’avoir participé à réaliser cette gigantesque fraude et à la dissimuler des organismes financiers pour ensuite en profiter. Ainsi, cet argent a souvent été utilisé pour acheter de luxueuses propriétés.
La stratégie des fraudeurs a été de contourner une partie de l'argent des opérations menées et à faire circuler cet argent jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de le suivre. Ainsi, des sommes ont circulé par des comptes en Suisse, des sociétés dans les îles Vierges britanniques, des œuvres d’art françaises ou encore de l’immobilier à Beverly Hills. Le plus spectaculaire reste cependant le détournement d’argent issu des obligations émises avec la collaboration de Goldman Sachs.
Du fait de ce caractère international de l’affaire, des enquêtes ont été menées et sont parfois toujours en cours dans plusieurs pays du monde.
Aujourd’hui, Goldman Sachs est condamné à payer au moins 5 milliards de dollars à l’Etat malaisien pour rembourser le dommage. Cet argent sera notamment utilisé pour éponger les dettes de 1MDB. De son côté, Najib Razak est, depuis la fin de son mandat en mai 2018, poursuivi par la justice malaisienne. A ce jour, il encours une peine de 12 ans de prison et d’une amende de 49 millions de dollar. Les élections suivant la fin de son mandat ont été une occasion pour le peuple malaisien d’exprimer leur mécontentement. Le nouveau Premier ministre Muhyiddin Yassin se charge effectivement d’éclaircir cette affaire. Cependant, sera-t-il si objectif étant donné ses liens avec Najib Razak (il fut effectivement un de ses ministres) ? L’histoire nous le dire… (et vous, quel est votre avis !)
Plus de ressources pour comprendre le scandale ici (réalisation de la fraude), ici (vue globale sur l’affaire) et ici (relations avec Goldman Sachs) !
L’article de la semaine sur le géant Palantir (introduit le 30 septembre en bourse - NYSE), avec le vocabulaire et les questions. Répondez directement dans l’espace commentaires !
List the risks that the growth of Palantir is facing or will face according to the investors
How could Palantir guarantee a satisfactory stock growth ?
tie : relation, lien
bargain : bonne affaire
wary : prudent, méfiant
to pick up : décrocher
likewise : également
IED : Improvised Explosive Device
disclosure : révélation
lumpy : maladroit
cautious : prudent, circonspect